Conversation sur le cycle Cinéma portugais. 50 ans du 25 Avril 1974

"Gestos & Fragmentos - Ensaio sobre os militares e o poder"

"Un essai sur les militaires et le pouvoir".

Tel est le sous-titre de ce film qui compose, à partir de matériaux différents (interviews, lectures, fiction), trois discours différemment situés sur les événements de la période de 1974 et 1975 : celui du protagoniste (Otelo de Carvalho, stratège du coup d’État des capitaines le 25 avril 1974, puis leader en 1975 de « l’aile gauche » de l’armée) ; celui de l’intellectuel éloigné (le penseur portugais – établi en France - Eduardo Lourenço, auteur en 1975 de l’essai Les militaires et le pouvoir). ; celui du visiteur révolutionnaire étranger, le cinéaste Robert Kramer (dans un personnage de type détective de polar américain).

Le film tente de retracer l’histoire du Portugal, du 25 avril 1974 au 25 novembre 1975, à travers les ressentis de l’équipe de tournage dont les membres militants étaient totalement engagés dans le mouvement révolutionnaire en cours.

"Le 25 avril 1974, l’armée portugaise renverse le régime de Marcelo Caetano, issu de la dictature de Salazar. En quelques heures, tout bascule et le coup d’État est en cours. Il sera filmé  ! Du 25 avril au 1er mai 1974, dix équipes de tournage filment Lisbonne en liesse et l’aube de la Révolution des Œillets. La parole se libère enfin après quarante-huit ans de muselage, et citoyens et soldats s’expriment sur la démocratie en marche. Des images puissantes pour un témoignage essentiel. Et si l’année 1975 est éminemment politique pour les Portugais, elle l’est aussi pour leur cinéma."
(La Cinémathèque de Toulouse)

L'existence marginale de Belarmino Fragoso, ancien champion de boxe, à travers un "questionnaire psychologique" qui débouche très vite sur l'univers social et urbain où elle s'inscrit. En partant de ses modestes origines avec la force des mots crus,...

Lorsque José Manuel Costa écrit : « Avec ses faibles moyens, dans son contexte de cinéma hors des studios, hors genre, hors industrie, "Belarmino" est notre film noir, notre film de guerre, de gangsters et d'aventures : il nous parle de la solitude et de la peur » , il pointe très justement comment et pourquoi ce film d'auteur, ce premier « long » de Fernando Lopes, réalisé avec peu de moyens, occupe dans le cinéma portugais toutes les places laissées vacantes par l'absence de films de genre qui ne peuvent se développer qu'en s'appuyant sur une industrie et des débouchés.