Corbijn Anton
Né à Strijen en Hollande-Méridionale d’une mère infirmière et d’un père pasteur protestant, Anton Corbjin prend sa première photo à l’âge de dix-sept ans dans un concert du groupe néerlandais Solution. Armé de l’appareil de son père, il envoie ses clichés au journal local qui les publie. Ces premières photographies ne seront pas les dernières et sont finalement à l’origine un prétexte pour se frayer une place dans le monde de la musique.
Et c’est de nouveau la musique qui lui fait faire des choses incensées. En 1979, après avoir travaillé pour le mensuel musical « Oor », il abandonne ses études de photos à La Haye puis quitte les Pays-Bas direction Londres pour y rencontrer le groupe Joy Division, qu’il parvient à prendre en photo, avec Ian Curtis au premier plan. Là-bas, il se fait recruter comme photographe au New Musical Express (NME), un journal hebdomadaire considéré comme une référence par les spécialistes.
Véritable vocation, la musique est le terrain sur lequel le jeune homme veut batailler, et cette première véritable expérience lui permet de shooter les plus grands (U2, David Bowie, Mick Jagger, Frank Sinatra) et de produire des clichés reconnaissables en un coup d’oeil – noir et blanc chiadé, portraits au grain à la fois austère et emprunt de douceur – font la renommée du photographe. Au-delà des groupes de musique et de sa fidèle collaboration avec le groupe Depeche Mode (décors de tournées, pochettes d’albums, affiches, vidéos), Anton Corbjin photographie aussi les stars du grand écran telles que Martin Scorsese, Robert De Niro ou encore Steven Spielberg.
Entre la photographie et la vidéo il n’y a qu’un pas, que franchit aisément le photographe confirmé. Dès les années 80, il officie comme réalisateur de clips vidéos et marque le milieu du vidéoclip en signant notamment One de U2 (1992), My Friends des Red Hot Chili Peppers (1995), la quasi intégralité de ceux de Depeche Mode, puis plus récemment le Talk de Coldplay (2005).
photo : Berlinale_2012
Le photographe-vidéaste se lance ensuite dans un autre format, celui du long-métrage, réalisant Control en 2007. Un biopic cohérent avec sa carrière parallèle puisqu’il met en scène le parcours musical de Ian Curtis, leader du groupe anglais Joy Division, rock band préféré du réalisateur et groupe grâce à qui, d’une certaine manière, tout à commencé pour lui. Trois ans après il prend un nouveau cap, celui du thriller, avec The American (2010), une adaptation du roman « A Very Private Gentleman » de Martin Booth, et qui porte en haut de l’affiche George Clooney dans la peau d’un tueur à gages prêt à rendre les armes sans savoir que sa dernière mission va virer au carnage.
En 2014, après avoir réalisé le clip Reflektor d’Arcade Fire, il livre son troisième long-métrage, le film d’espionnage Un Homme très recherché, dans la même veine de son précédent film avec au casting : Rachel McAdams, Robin Wright et Philip Seymour Hoffman.
Marie Ponchel (allociné)